Le Monde Homérique

ESSAI DE PROTOPHILOSOPHIE GRECQUELibrairie Philosophique, J. Vrin, Paris, 1934 
INTRODUCTION
Le plus ancien monument de la langue grecque qui soit conservé est celui des poèmes homériques. Ces poèmes sont peut-être aussi le produit le plus représentatif du génie grec. C'est pourquoi il est naturel de commencer, par le monde homérique, l'histoire de la pensée grecque. (…) C'est du Xe au VIIe siècle que se placent la formation et la composition des poèmes homériques. Les faits glorieux, dont le plus frappant avait été la destruction de Troie, étaient restés vivants dans l'imagination des Grecs.[1] Le cycle des légendes, qui allaient constituer les poèmes homériques, se forma-t-il en Ionie ou bien y eut-il un noyau qui fut apporté de la Grèce continentale avec les migrations éoliennes? Ce second terme de l'alternative est très probable.[2] C'est un monde bien complexe que celui qui est reflété dans la poésie homérique: Crétois préhelléniques, Achéens, invasion dorienne, Ioniens et d'autres peuples innombrables, comme les Phéniciens, les Égyptiens, les Thraces, et les Lydiens, etc., l'ont influencée et se sont unis dans une synthèse grandiose, pour former cette civilisation de l'Ionie, unique en son genre. Ses traits caractéristiques sont: originalité, indépendance et ouverture d'esprit; capacité de tout assimiler et de tout transformer en une synthèse plus haute. Et Homère représente cette Ionie. C'est un fait significatif que tant de villes de celte merveilleuse côte de l'Asie du VIIe siècle se disputaient l'honneur de l'avoir vu naître et croyaient reconnaître en lui un de leurs propres fils. Homère est cette Ionie ouverte à tous les vents, à toutes les influences; cette Ionie large d'esprit, intelligente et subtile, pratique à la fois et sublime d'idéalisme, où les Thalès vont les yeux fixés sur les astres et font en même temps des prévisions météorologiques, pour gagner des millions[3]. Jamais la Grèce ne dépassera cette hauteur, ni en Sicile, ni dans la Grande Grèce, où la liberté d'esprit et les liens relâchés de la tradition prennent un aspect de superstition (voir le plus ancien pythagorisme et Empédocle), ni chez cette sœur de l'Ionie, dans cette Attique, avec son aspect sobre et sévère, avec son horizon un peu borné. Cette différence d'esprit entre l'Ionie et l'Attique se manifeste clairement dans leurs deux historiens: Hérodote[4] et Thucydide. Ce qui caractérise le premier c'est une immense curiosité il voudrait tout savoir, tout connaître, il voudrait avoir vu tout ce qui existe[5]. Le second vers de l'Odyssée s'applique parfaitement à lui. Le sujet d'étude de l'Histoire d'Hérodote c'est le monde, qui se présente Sous l'aspect d'une masse de peuples unis sous les Perses et, d'un autre côté, le petit peuple des Grecs. Mais ce n'est pas seulement l'histoire politique qui intéresse Hérodote. Pour cet esprit curieux et mobile, il n'y a à peu près pas de domaine auquel il ne se soit intéressé et qu'il n'ait accueilli dans son histoire. Le premier il se préoccupe d'écrire une histoire universelle comprenant politique, législation, moeurs, religions, légendes, traditions, institutions, arts militaires, cultes, lettres, arts, sciences. On trouve aussi chez lui des données pour l'histoire des sciences: mathématiques, astronomie, physique, météorologie, hydrographie, géologie, faune et flore, anthropologie, ethnographie, psychologie des peuples, géographie, nautique, médecine, tout cela épuise à peu près la sphère des connaissances humaines. Il est vrai que tous ces éléments sont jetés un peu pêle-mêle dans son ouvrage, mais il faut tout de même savoir gré à celui dont la sagacité les a rassemblés. Il est certain que Thucydide représente un aspect de l'histoire, l'aspect le plus sévère, le plus logiquement serré et scientifique. C'est un esprit positif, dénué de sentimentalité, ayant une connaissance profonde du coeur humain, dont les mobiles, toujours les mêmes, lui sont un garant de la répétition des faits historiques. C'est pourquoi son Histoire est une leçon" pour l'éternité, χτημα ές αίεί. Mais la conception de l'histoire que l'on trouve chez Hérodote n'est pas non plus aussi défectueuse qu'on serait porté à la croire. Les événements qui surviennent aux nations et aux hommes ne se produisent et ne s'expliquent pas toujours et exclusivement selon une raison rigide, avec des arrière-plans économiques. Les légendes et les croyances, l'idée que les différents hommes se font des faits sociaux, leur conception de la vie et de la mort, leurs désirs autres que matériels, déterminent tout autant, sinon plus que les nécessités économiques, les événements de l'histoire. Dans ses voyages longs et étendus, Hérodote a recueilli un grand nombre de renseignements sur les moeurs des différents peuples et la manière dont ils concevaient les choses et se comportaient vis à vis d'elles. Si le fond économique reste vrai, le vêtement de la religion et de toutes les autres particularités, est tellement encombrant, que le fond peut bien souvent se perdre, ou ne pas exercer d'influence dominante, sur la marche des événements. D'ailleurs nous dirons que le fond humain est fait d'autant de croyances que d'intérêts économiques. Bacon, dans son admirable essai sur la mort, dit qu'il n'y a pas de sentiment, si insignifiant soit-il, qui ne puisse vaincre en nous la peur de la mort. Et nous, nous dirons qu'il n'y a pas de sentiment assez faible, pour ne pouvoir vaincre les considérations d'intérêt chez l'homme1. De façon qu'Hérodote se trouve être celui qui tout au moins a amorcé, sinon tracé, cette histoire humaine, avec ses innombrables à-côtés, avec ses pénombres qui s'entrepénètrent, avec son fouillis inextricable de faits, ayant chacun son importance qu'on ne peut négliger. C'est cette civilisation ionienne, si complexe et si riche, composée d'éléments venus de régions et de temps très divers, que nous nous proposons d'étudier dans un de ses produits les plus caractéristiques: les poèmes homériques. Notre but n'est pas de démêler les divers éléments et de fixer leur origine. De même nous ignorerons de parti pris les problèmes si complexes de l'Homérologie2. Les poèmes homériques existaient à peu près dans la forme que nous leur connaissons, à la fin du VIIe s. av. J.C., donc au temps où commencent à Milet la science et la philosophie grecques. C'est sous cette forme qu'ils furent connus par les plus anciens sages de la Grèce et cela nous suffit. L'origine et la date des diverses parties des poèmes, leurs auteurs ou leur auteur n'entrent pas dans le cycle de nos préoccupations, malgré ce qu'il y aurait d'intéressant à les connaître, et nous traiterons les deux épopées comme un tout. Cela nous évitera d'opérer avec des hypothèses qui, dans l'état actuel des recherches, ne sont pas définitivement prouvées. C'est ainsi que nous parlerons d'Homère, des" poèmes homériques" ou de la"poésie homérique", au gré de l'exposé, sans que cela suppose que nous ayons pris position en ce qui concerne l'auteur ou les auteurs des épopées et de leurs différentes parties. Mais un exposé d'ensemble, si on ne tenait pas compte des différentes couches qui se superposent, soulèverait bien des difficultés. Car, à côté de naïvetés excessives dans les croyances concernant les faits naturels et la religion, il se rencontre dans ces poèmes une mentalité avancée, un esprit positif, qui constituent un contraste étonnant. Comment expliquer ces oppositions radicales, sans établir de distinction entre les auteurs des différentes parties et leur temps? Sans nous perdre dans des difficultés inextricables concernant la distinction de diverses parties, lesquelles ont été composées par des auteurs différents, qui ont vécu et écrit à différentes époques et en divers lieux, on peut dire que, même dans l'esprit le plus positif et rationaliste, les réminiscences mystiques et antirationalistes ne sont pas choses impossibles et inconciliables. En tous cas, les épopées homériques nous sont données comme un Tout bien fixé à la fin du Vile siècle, et nous avons le droit de les considérer comme un Tout, de façon que nos conclusions soient valables pour les temps qui suivent. Nous éviterons encore toute discussion sur l'hypothèse qui fait émaner la philosophie grecque des mythes de la religion, que les anciens sages auraient rationalisés. Ce que nous voulons gagner à l'étude d'Homère c'est tout autre chose: Nous attachons une grande importance à l'étude général des conceptions populaires relevées chez les poètes, ainsi qu'à la religion populaire. On ne peut jamais assez constater leur persistance et leur influence sur la pensée qui s'est développée plus tard. C'est un canevas sur lequel se brodent les plus merveilleuses fleurs du génie mûri des Grecs. Ensuite toutes les manifestations d'une grande civilisation, comme celle des Grecs, sont extrêmement liées. Elles forment un tel ensemble, qu'il est impossible d'obtenir une vue juste d'une de ces productions, si l'on néglige ses relations avec les autres. L'étude de la philosophie grecque, si l'on néglige la cosmologie, l'astronomie, les mathématiques, la théologie etc. est défectueuse et incomplète. Même l'histoire, la politique, les arts, la poésie, etc., ne sont pas à négliger pour une juste compréhension de l'ensemble de la pensée grecque[6]. L'image du monde homérique nous donnera le fond sur lequel vivra le génie grec pendant bien des siècles. C'est la conception de l'univers et de l'homme, qui est celle d'un grec cultivé à la fin du VIIe siècle av. J.C. Il est important de la connaître pour apprécier à ses débuts la pensée grecque, qui se développe à partir de ces prémices. Il a encore un point d'une importance capitale; si on le néglige, on est entraîné à des méprises fâcheuses dans l'intelligence de la pensée des anciens sages de la Grèce, à savoir: les conceptions sur les choses et sur l'homme des vieux sages de la Grèce, leur vue d'ensemble et surtout leur vocabulaire sont plus proches d'Homère que de Platon, d'Aristote et de leurs successeurs. Si l'on trouve des notions comme celles d'αρχή, de φύσις, etc., que les doxographes déclarent avoir constitué le fond des conceptions d'un ancien sage, c'est à Homère qu'il faut recourir pour savoir si la chose est possible, ou si l'on n'attribue pas des conceptions tardives à un vieux philosophe. L'évolution du terme à partir d'Homère doit être donnée comme possible, sinon l'attribution est à rejeter. Si Burnet avait tenu compte dé ce fait, il n'aurait pas attribué le nom de φύσις au principe des choses chez les Milésiens[7]. Le même Burnet a vu la nécessité de laisser persister, du moins en partie, le sens de"nuage" au principe des choses d'Anaximène, ce à quoi il a été conduit par le sens homérique du mot αήρ[8]. Nous nous défendons encore de donner une image à tout prix cohérente de ce monde homérique, que nous traitons en onze chapitres. La cohérence n'est pas le partage d'un poète[9] et ce n'est pas nous qui l'introduirons à sa place, en éliminant les éléments qui pourraient troubler l'unité de vue. Traiter de l'astronomie, des mathématiques, de la météorologie selon un poète, voilà ce qui difficilement peut donner une image sans le moindre décousu. Nous avons préféré tenter de donner une idée de la variété et de la richesse de l'original, même s'il y a quelques contradictions entre elles, au lieu d'une unité imposée de force et du dehors. Par contre, les chapitres sur l'Âme et sur les Dieux ont reçu, comme d'eux mêmes, plus de cohérence et, nous osons même dire qu'une synthèse plus large nous fut possible, puisque la matière, telle qu'elle se trouve dans les épopées, s'y prêtait. Nous dirons encore quelques mots de ce que l'on a appelé le caractère artificiel de la langue homérique. C'est un fait généralement admis que la langue d'Homère, avec ses éléments éoliens, à côté du fond ionien, et ses emprunts aux autres dialectes, est artificielle[10] et n'a jamais été parlée. À cela s'ajoute la coexistence dans les mêmes vers de formes d'âge très différent[11]. Les faits sont incontestables mais, tout de même, une mise au point nous semble nécessaire pour éliminer tout équivoque. Un célèbre essayiste anglais disait quelque pari qu'une oeuvre littéraire, d'une valeur éternelle, n'a pu être écrite que par un homme, ignorant le lieu et le moment où il a appris la langue dans laquelle il s'exprime. Cela est vrai pour Homère et pour tous les autres grands poètes de l'humanité. Même si certaines formes de la langue homérique sont artificiellement rapprochées, cela ne lui enlève pas le caractère de langue vivante, jetant de profondes pousses dans la langue parlée, dont elle tire la sève fécondante. M. Victor Bérard, fait naître la langue des épopées "dans une région où les différents dialectes de l'Hellade, ionien, éolien, etc., voisinaient et cousinaient". Ces dialectes, dit-il plus loin, se mêlèrent quotidiennement dans le parler même du peuple[12]. La langue d'Homère n'est pas une langue à la Goncourt ou à la Mallarmé. Sa langue dépasse en simplicité et en naturel toutes celles des autres grands poètes. Homère a développé toutes les virtualités de ce parler grec, pour exprimer avec une parfaite délicatesse et un parfait naturel, les Sentiments et toute la vie de son peuple. C'est pourquoi l'on peut recourir sans peur à Homère, lorsqu'on veut saisir le sens d'un mot employé par les vieux sages de la Grèce et c'est au meilleur et au plus profond connaisseur de la langue grecque que l'on a recours. Toute langue d'un grand poète est artificielle, jusqu'à un certain degré. Celle de Shakespeare n'a pas été non plus parlée. Pour le problème de la formation d'une langue poétique, nous ne pouvons renvoyer qu'aux pages si pénétrantes écrites par Aristote dans sa Poétique 22 p. 1458 a 18 sqq. Mais de ce que le poète choisit des mots et des tournures rares, dont le contenu affectif n'est pas émoussé par un emploi quotidien, il ne s'ensuit pas que la langue des poètes Soit artificielle. Au contraire, elle est plus concentrée et vivante que la nôtre, comme un tableau de Rembrandt, a plus d'intensité de vie que les créations de la nature, celle-ci n'étant pas capable de l'égaler. En fin de compte, peut-être, notre querelle n'est-elle qu'une querelle de mots? Une langue artificielle est celle qui approche des formes appartenant à des temps différents et à des régions différentes, des formes qui n'ont jamais coexisté réellement dans le parler quotidien d'une certaine région et d'un certain temps. À ce point de vue toutes les langues poétiques sont quelque peu artificielles, sinon par les formes grammaticales, du moins par le vocabulaire. Mais ce caractère artificiel, tel qu'il fut défini plus haut, n'enlève pas au parler des poètes la qualité de langue vivante, participant au parler quo1idieri du peuple, dont il extrait ses sucs vivifiants. C'est la condition sans laquelle une oeuvre littéraire immortelle ne peut pas naître et n'est jamais née. Les épopées homériques, bien qu'elles soient le monument le plus ancien de la langue grecque, ne nous donnent pas les conceptions les plus primitives sur le monde et sur l'homme qui nous soient accessibles pour la Grèce. En effet, cette poésie homérique est un achèvement et non un commencement. Elle nous révèle un état d'esprit extrêmement avancé, une liberté de pensée qui est celle d'une élite, de l'aristocratie ionienne du VIIe siècle. C'est beaucoup plus tard, dans la Grèce continentale que nous rencontrons, des formes de croyance plus primitives, qui sont comme une interruption de l'évolution et un retour à des conceptions plus arriérées. Une évolution des unes aux autres n'est pas possible. C'est pourquoi il faut admettre un état antérieur au monde homérique, qui n'a pas cessé d'exister dans la Grèce continentale et qui a survécu à celui-là. Dans certains cas, on peut poursuivre cette évolution. Ainsi, par exemple, les Achéens ensevelissaient leurs morts. Homère ne connaît que l'incinération. Plus tard l'inhumation apparaît de nouveau. Nous ne pouvons pas admettre une brisure de la continuité. L'habitude de l'inhumation dût persister sans interruption dans la Grèce continentale, et elle donne l'impression de réapparaître plus tard, après Homère, tandis que, en réalité, elle n'a jamais cessé d'exister. Il en est de même d'autres croyances et coutumes, que nous allons discuter en leur temps. Pour le moment retenons la conclusion suivante qui est très importante: La pensée et les conceptions philosophiques, théologiques et eschatologiques des Grecs ne se sont pas développées d'une façon rectilinéaire, à partir des conceptions homériques. Des croyances plus anciennes encore, plus primitives en quelque sorte, que notre Homère avait refoulées, ont été en jeu et elles ont eu leur mot à dire dans cette évolution. Mais cela n'amoindrit pas l'importance des épopées dans cet épanouissement de la pensée grecque. Les poèmes homériques sont une base sûre pour l'étude, tandis que les autres conceptions, qui ne s'appuient pas sur des textes aussi sûrs et aussi étendus, doivent être atteintes par des raisonnements qui présentent beaucoup de difficultés. En ce qui concerne les épopées, elles étaient entre les mains de tous les Grecs et devaient être, également, familières aux philosophes hellènes. Tout cela agrandit la fécondité des recherches que nous entreprenons. [1] Selon U. v. Wilamowitz-Moclendorff (Die ihas u. Homer21920 p. 331) les Achéens auraient assiégé Troie, mais sans succès, sans pouvoir prendre et brûler la ville. [2] cf. Theodor Bergk, Griechische Literaturgeschichte I Berlin 1812. R. C. Jebb, Hamer. An Introduction to the Iliad and the Odyssey. 1881. trad. allem. (E. Schiesinger), 1893 p. 223 sqq. U. y. Wilamowitz-Moellendorff, Die Ilias u. Hom.2p. 345, etc.[3] Il s'agit de deux anecdotes, citées l'une par Platon Théétète p. 114 A et autre par Aristote Polit. A 11 1259 a 6. Mais les anecdotes ne sont jamais inventées sans but et elles expriment bien souvent un fond de vérité.[4] Bien que provenant d'une ville dorienne (Halicarnasse) et probablement dorien lui-même, nous n'hésitons pas, à quelques réserves près, à déclarer Hérodote l'un des types les plus représentatifs du génie grec de l'Asie Mineure.[5] Hérodote est le type du voyageur avisé et intelligent, mais qui a aussi une oreille ouverte aux contes merveilleux et extravagants. En outre, il était fort superstitieux. C'est, peut-être, le fond dorien qui apparaît sous le dehors ionien.1 Ces paroles ne sont dirigées que contre les exagérations et les prétentions exclusives de la théorie du matérialisme historique. Nous ne méconnaissons pas la valeur et la fécondité de cette hypothèse pour les recherches historiques. Mais le parallélisme entre l'idéal et le matériel pourrait donner une meilleure interprétation de l'histoire.2 Pour ces problèmes, voir leur exposé détaillé chez Georg Finsier, Homer 1re éd. de 1908 en un volume. 2e éd. de 1914-1918 en deux volumes. La première partie s'est scindée, dans une troisième édition de 1924, en deux tomes. [6] Citons ici les paroles de Hermann Bonitz (Ueber den Ursprung der homerischen Gedichfe. 1860 p. 6): Welches Werk griechischer Classiker aus Poesie oder Prosa wir lesen, welche Seite griechischer Cultur wir betrachten mögen, die Vertrautheit mit den Gedichten Homers ist eine unerlässliche Bedingung, um dem Verständnisse näher zu kommen; so ist mit den Gedichten Homers die griechische Literatur und das gesamte geistige Leben des hellenischen Volkes durch tausend Fäden verknüpft.[7] John Burnet, Early Greek Philosophy. 3rd cd. London 1920 p.10 sq.[8] ibid. p.74 et note 2.[9] Cela est d'autant moins le cas des épopées homériques où l'on a affaire à des éléments, en partie venus de temps et d'auteurs différents.[10] Les Allemands disent,,Kunstsprache".[11] Sur la question de la langue homérique voir, entre autres: P. Giles, Vergleichende Grammatik der klassischen Sprachen. trad. allem. de Joh. Hertel, Leipzig, 1896, p. 442 sq. J. Wackernagel, Die griechische Sprache dans Die Kultur der Gegenwart I, 8. 1905 p. 295 sqq. Cari Darling Buck, Introduction to the Study of the Greek Dialects 1910 p. 12 sq. K. Brugmann.Thumb, Griechische Grammatik, 1913 (dans Hdb. d. kI. Altertumswiss. publ. par Iw. v. Müller 11, 1) p. 22 sq. A. Meillet, Aperçu d'une histoire de la langue grecque 1913. U.v. Wilam. Moell. Die Ilias u. Hom.2p. 1l etc. Voir aussi M. Bréal cité par Bérard, La rés. d'Homère p. 243.[12] Victor Bérard, La résurrection d'Homère. Au temps des héros. Paris 1930, p. 243 sq.


by Aram M. Frenkian