L’ECHO DES MURMURES | Chapitre I | Regards sur la scène contemporaine roumaine : Radu Belcin, Andrei Berindan et Flavia Pitiș

L’ECHO DES MURMURES | Chapitre I |
Regards sur la scène contemporaine roumaine : Radu Belcin, Andrei Berindan et Flavia Pitiș


Exposition du 11 mai au 17 juin 2017

Vernissage le jeudi 11 mai de 18h30 à 21 heures


Galerie Valérie Delaunay

22 rue du Cloître-Saint-Merri, 75004 Paris


La galerie Valérie Delaunay présente une exposition en deux chapitres consacrée à la scène artistique roumaine, L’ECHO DES MURMURES. Chapitre I est consacré aux peintres Radu Belcin, Andrei Berindan et Flavia Pitis.

Exposition présentée en partenariat avec l’Institut culturel roumain.

Curateur : Théo-Mario Coppola


En Transylvanie, un foyer artistique très actif a vu le jour au milieu des années 2000. Près de la ville de Cluj, dans une ancienne usine de pinceaux, la FABRICA DE PENSULE, plusieurs artistes ainsi que des personnalités du domaine de la culture, décident de s’installer, de se fédérer pour travailler et pour réaliser des projets ensemble. Cette jeune communauté artistique compte aujourd’hui de grands peintres qui ont largement contribué au regain d’intérêt pour la peinture, également malmenée dans les années 1990 en Roumanie. Certains de ces artistes comme Adrian Ghenie, Victor Man, Serban Sabu ou encore pour le dessin, Ciprian Muresan qui s’est vu, il y a quelques semaines, attribuer le 10e Prix de dessin contemporain de la Fondation Daniel et Florence Guerlain, jouissent d’une reconnaissance sur la scène internationale. En même temps que cette première génération de la Fabrica a permis de redécouvrir des artistes de l’ancienne génération comme Geta Bratescu ou Ion Grigorescu, elle a également mis la lumière sur une toute jeune génération dont fait partie Teodora Axente, la plus flamande des peintres roumaines, qui présente ses derniers travaux dans le second chapitre de cette exposition.
Cette présence au plan international des artistes roumains dits de l’ « Ecole de Cluj » a également dynamisé la scène artistique de Bucarest où vit et travaille Bogdan Vlăduţă (présent dans le second chapitre de l’exposition) mais aussi toute la scène artistique roumaine aussi vaste que diversifiée que l’on découvrira avec le couple que forment Flavia Pitiș et Radu Belcin qui vivent dans le centre de la Roumanie à Brasov ou encore Andrei Berindan qui vit à Baia Mare (premier volet de l’exposition).
Le point commun de tous ces artistes est d’avoir su transformer leur apprentissage de la peinture académique à la lumière d’un héritage culturel et artistique fort, entrant tout particulièrement en résonance avec l’histoire de leur pays.
Cette exposition est aussi une invitation au voyage et à la redécouverte d’un pays moins connu par nos contemporains qu’il ne l’était au début du siècle dernier. Elle est l’occasion de raviver les liens anciens entre les deux pays qui s’admirèrent réciproquement, accordés par l’art dans l’Europe du début du XXe siècle.
Valérie Delaunay est sensible à la peinture qu’elle défend à travers la ligne de sa galerie, offrant une place toute particulière à la peinture dite figurative ; elle s’intéresse plus particulièrement au renouveau de cette peinture qui s’est opéré depuis la fin des années 90.
Cette exposition témoigne de cet engagement. Son regard s’est tourné vers l’est, en Roumanie. Pour elle, un véritable eden.
La galerie Valérie Delaunay est heureuse de réunir pour cette exposition une trentaine d’oeuvres d’artistes appartenant à la scène contemporaine roumaine. Le titre de celleci L’ECHO DES MURMURES rappelle que dans la pénombre de l’histoire, dans le silence des ateliers, des murmures se sont fait sentir, appelant à l’affirmation de soi et de ses idées contre les chimères du monde extérieur. On entend encore cela dans la peinture roumaine contemporaine.

Théo-Mario Coppola, Curateur

Radu Belcin est né à Brasov où il vit et travaille. Il est diplômé de l’Ecole nationale des Beaux Arts, “Nicolae Grigorescu” de Bucarest. La peinture de Radu Belcin pourrait illustrer les écrits d'Edgar Poe tant on retrouve une même communauté de personnages au profil romantique et complexe se heurtant à des situations et des contextes inhabituels. Sa peinture est tout autant que celle de sa compagne, Flavia Pitis, traversée par le mystère parfois même une certaine anxiété.


Andrei Berindan est né à Baia Mare où il vit et travaille. Il a étudié à l’Université nationale des arts de Bucarest ainsi qu’à l’université de Timisoara. Le travail d’Andrei Berindan se place hors du temps et nous propose une oeuvre débarrassée de tout contexte temporel. Ses peintures n’ont quasiment jamais de fond et le gris occupe une place prépondérante. Doux atavisme artistique hérité de son père photographe qui, dans les années 80, ne travaillait que sur des supports en noir et blanc.

La peinture d’Andrei Berindan est énigmatique. Elle s’inscrit autant dans le théâtre dépouillé européen que dans une histoire très vaste de la peinture du vieux continent.


Flavia Pitis est née en 1978 à Brasov. Elle est diplômée des Beaux Arts “Nicolae Grigorescu” de Bucarest. En 2004, elle obtient une bourse de recherche à Florence. En 2016, elle reçoit le Prix Celeste, peinture. Elle vit et travaille à Brasov. Dans la plupart de ses toiles, elle emprunte à l’univers surréaliste une certaine étrangeté pour aborder des thèmes comme celui des sentiments humains, de la réalité et de son illusion. « Je considère l’Art comme la seule possibilité d’aller au-delà du mur de la réalité construit par nos yeux » Flavia Pitis travaille à partir d’images relatant des faits historiques forts, constituant même de véritables symboles universels, parfois aussi à partir d’images ou d’expériences qui lui sont personnelles. Toutes ces images, Flavia Pitis les manipule en les superposant pour créer un jeu trouble et énigmatique. Cette illusion est encore accentuée par le jeu d’anamorphoses créées par le pliage sauvage de la toile sur le chassis qu’elle seule maitrise. Cette oeuvre imprégnée de mystérieux est une réflexion à laquelle nous invite la peintre. Cette illusion ainsi fabriquée ne nous permet-elle pas d’accéder à une autre vérité ?