La Palme d'or et le cinéma roumain

Suite de l'article:
Nouvelle génération

Ioana Uricaru était dans la même école de cinéma que Cristian Mungiu, de la même génération que Cristi Puiu primé à Cannes pour « La Mort de Dante Lazarescu ». « Cristian a aidé au prestige du cinéma roumain, nous a donné encore plus de courage. Chez nous, on appelle cela le syndrome de Nadia Comaneci, l'arbre qui cache la forêt, quoi. »

Ioana avait 18 ans quand s'est achevée l'ère communiste en Roumanie. Pour elle, il y a eu quinze ans de battement avant ce que l'on ait l'idée de faire du cinéma différemment en Roumanie. « Dire qu'en 2000, aucun film roumain n'est sorti en salle. On a vraiment cru que c'était mort pour nous. Sous Ceaucescu, le cinéma communiste était pathétique, dramatique, plein de métaphores visuelles, très loin de la réalité. Dans les années 80, comme le cinéma local n'était pas très actif ou mauvais, les programmes télé et les livres quasi inexistants, le peuple s'est vengé sur les cassettes VHS de contrebande. »

Étrangement, l'engouement international pour le cinéma roumain n'a pas encore trouvé écho auprès du gouvernement. Tout de même, Ioana Uricaru n'en garde pas de rancune. Actuellement en résidence d'artiste à la ciné-fondation du Festival de Cannes, elle travaille sur un court et un long-métrage. « Je garde mon identité roumaine, c'est ce que j'ai de meilleur à offrir. »

Auteur : S. G

source: http://www.sudouest.com/gers/actualite/auch/article/740368/mil/5245745.html?auth=bb98a563&cHash=6e33939b6e