EXPO | Eli Lotar (1905 - 1969)

EXPO | Eli Lotar (1905 - 1969)

Eli Lotar (1905 - 1969)

du 14 février au 28 mai 2017
Jeu de Paume, Concorde, Paris

 

Photographe et cinéaste français d'origine roumaine, Eli Lotar (Eliazar Lotar Teodorescu, Paris, 1905-1969) est le fils du poète roumain Tudor Arghezi.  Lotar fait ses études à Bucarest, revient définitivement à Paris en 1924 pour y travailler dans le cinéma, et adopte la nationalité française en 1926. En France, il devient rapidement l'un des tous premiers photographes de l'avant-garde parisienne. Proche de Germaine Krull qui lui apprend le métier, et plus tard des surréalistes, il publie dans les revues d'avant-garde : Vu, Jazz, Arts et métiers graphiques, et participe à plusieurs expositions internationales majeures, parmi lesquelles « Fotographie der Gegenwart », « Film und Foto », « Documents de la vie sociale ».

 

En 1933, Lotar filme les images du film de Bunuel Terre sans pain. Il commence à délaisser la photographie, se tourne vers le cinéma et multiplie les voyages. Membre du Groupe Octobre de Jacques Prévert, Lotar travaille avec les cinéastes Jacques Brunius, Joris Ivens, Jean Painlevé, Jean Renoir, comme photographe ou cameraman, et avec Marc Allégret, comme assistant réalisateur. Il est notamment photographe de plateau sur Partie de campagne de Jean Renoir.

En 1945, Éli Lotar réalise le documentaire Aubervilliers, écrit par Jacques Prévert, musique de Joseph Kosma.

 

L'exposition « Eli Lotar (1905-1969) » examine, sous un jour nouveau, le rôle de cet acteur crucial de la modernité photographique à travers un parcours thématique, de la « Nouvelle Vision » au cinéma documentaire, en passant par ses paysages urbains, industriels ou maritimes. Ses portraits montrent son attrait pour les poses et postures et sa proximité avec la plupart des grands artistes de l'époque.

L'engagement social et politique d'Eli Lotar ainsi que son goût pour le travail collectif se révèlent dans la réalisation de nombreux projets avec des écrivains (Jacques et Pierre Prévert), des hommes de théâtre (Antonin Artaud et Roger Vitrac) ou encore des réalisateurs de cinéma connus (Joris Ivens, Alberto Cavalcanti et Luis Buñuel) que le contexte sociopolitique troublé des années 1930 ne laissait pas indifférents.

L'exposition rassemble plus de cent tirages vintage récemment localisés dans une quinzaine de collections et d'institutions internationales ainsi qu'une sélection d'une centaine de documents (livres, revues, lettres, négatifs, films) qui constituent le cœur du travail d'Eli Lotar.

 

Elle est organisée en cinq sections thématiques qui ne suivent pas un ordre strictement chronologique. Les deux premières parties de l'exposition traitent des reportages photographiques effectués par Eli Lotar en majorité pour la presse illustrée. Intitulées « Nouvelle Vision » et « Déambulations urbaines », elles permettent de se plonger dans l'univers du photographe, reconnu pour la singularité de son oeuvre dès la fin des années 1920. La reproduction de revues de l'époque (VU, L'Art Vivant, Arts et métiers graphiques, Jazz, Bifur) montrent une partie des nombreuses publications de Lotar à cette période. Les tirages d'époque, les impressions réalisées à partir des négatifs et les documents présentés dans cette section permettent de prendre la mesure de sa notoriété précoce au sein de l'avant-garde photographique européenne.

 

Attiré par l'univers du cinéma, Lotar participe, dès 1929, à des productions de films documentaires en travaillant avec des cinéastes comme Jean Painlevé, Joris Ivens et Luis Buñuel.

La troisième section est consacrée aux œuvres les plus socialement engagées de Lotar avec une sélection de photographies et de films où se reflète la complexité sociale et politique de l'entre-deux-guerres, comme par exemple le réalisme cru de sa série sur les Abattoirs (1929) et sa collaboration sur Terre sans pain (1933) le seul film documentaire de Luis Buñuel qui illustre les conditions de vie déplorables de la région isolée et aride des Hurdes, en Espagne. Le travail avec des cinéastes qui participent activement à l'émergence du cinéma documentaire marque fortement la carrière de Lotar, qui après guerre, réalise Aubervilliers (1945), un documentaire poétique sur les conditions de vie dans les taudis de cette ville.

 

Les deux dernières sections de l'exposition portent une attention particulière aux rencontres artistiques et littéraires fructueuses de la vie de Lotar. Elle présente des images inédites de ses voyages ainsi qu'une série de prises de vues des poses loufoques des personnages du théâtre Alfred Jarry d'Antonin Artaud. Ses collaborations avec plusieurs artistes, dramaturges et poètes lui permettent d'apporter son expertise artistique et technique (notamment le travail de la lumière et du cadrage) aussi bien lors de voyages sur le pourtour méditerranéen avec Jacques Bernard Brunius et Roger Vitrac, que dans ses photomontages pour le théâtre Alfred Jarry d'Antonin Artaud ou encore sa collaboration amicale avec Alberto Giacometti dont Lotar sera le dernier modèle.

 

La présence d'Eli Lotar aux avant-postes du modernisme a pourtant fait l'objet d'une reconnaissance tardive. Il faut attendre le début des années 1990 pour qu'une première rétrospective lui soit consacrée au Centre Pompidou. Depuis, les avancées dans le champ des études du surréalisme, de la photographie de l'entre-deux-guerres, mais aussi du cinéma, permettent de poser un regard nouveau sur son travail et de restituer toute la singularité de sa trajectoire et de son univers visuel.

Le Jeu de Paume et le Centre Pompidou à Paris s'associent pour présenter une exposition rétrospective constituée à partir des archives et du fonds d'atelier du photographe conservés au Centre Pompidou et de tirages d'époque provenant de collections et d'institutions internationales.

 

Une exposition du 40e anniversaire du Centre Pompidou, coproduite par le Centre Pompidou et le Jeu de Paume.

Commissaires : Damarice Amao, Clément Chéroux et Pia Viewing.

Partenaires médias : À Nous Paris, de l'air, France Culture, Paris Première et Time Out.

L'Institut Culturel Roumain de Paris apporte son soutien à l'exposition « Eli Lotar (1905-1969) ».

 

HORAIRES D'OUVERTURE

Mardi (nocturne) : 11 h-21 h

Mercredi à dimanche : 11 h -19 h. Fermeture le lundi

 

RENDEZ-VOUS

❙ mercredis et samedis, 12 h 30 : les rendez-vous du Jeu de Paume: visite commentée des expositions en cours par un conférencier du Jeu de Paume

❙ mardi 28 février, 18h : visite de l'exposition par Damarice Amao et Pia Viewing

❙ mardi 28 février, 19h : « Eli Lotar et le cinéma. Les débuts du documentaire engagé dans les années 1930»

Projection des films:

· Prix et profits (la pomme de terre) d'Yves Allégret (1931,

20 min)

· Terre sans pain de Luis Buñuel (1933, 27 min)

· Nouvelle Terre de Joris Ivens (1934, 30 min)

Séance présentée par Damarice Amao et Pia Viewing

❙ samedis 4 mars, 1er avril et 6 mai, 15 h 30 : les rendez-vous en famille - un parcours en images

pour les 7-11 ans et leurs parents

❙ mardi 7 mars, 19h : « Eli Lotar et le surréalisme». Projection du film Violon d'Ingres de Jacques-Bernard Brunius (1937, 30 min), avec les interventions d'Éric Le Roy, historien du cinéma, Grégory Cingal, directeur de l'ouvrage Jacques-B. Brunius. Dans l'ombre où les regards se nouent, et Damarice Amao

❙ mardi 14 mars, 18h 30 : Projection du film Aubervilliers d'Eli Lotar (1945, 25 min)

❙ mardi 14 mars, 19h : «Aubervilliers: du film d'Eli Lotar à nos jours ». Rencontre avec Paul Smith, urbaniste et historien, et Paloma Polo, artiste en résidence aux Laboratoires d'Aubervilliers. En partenariat avec Les Laboratoires d'Aubervilliers

❙ mardis 28 mars, 25 avril et 23 mai, 18 h : les rendez-vous des mardis jeunes - visite commentée des expositions en cours par un conférencier du Jeu de Paume

 

PUBLICATION

❙ Eli Lotar

Essais de Damarice Amao, Clément Chéroux, Michel Frizot et Cédric de Veigy, Pia Viewing

Jeu de Paume / Éditions du Centre Pompidou / Photosynthèses, français-anglais, 224 pages, 210 ill. couleur et n&b, 39€

 

INFORMATIONS PRATIQUES

Jeu de Paume - 1, place de la Concorde · 75008 Paris

❙ plein tarif : 10€ / tarif réduit: 7,50€

❙ projections seules: 3€